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NOTE : Il s’agit d’un livre en anglais.
Saviez-vous que George Vancouver, qui a donné son nom à la ville de Vancouver et à l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, faisait partie de deux des expéditions océaniques de James Cook ? Saviez-vous que les Américains et les Britanniques ont débattu et négocié pendant plus de 30 ans au sujet de la propriété de quelques îles situées entre le continent nord-américain et l’île de Vancouver ? Savez-vous pourquoi la région du Nord-Ouest de l’Amérique du Nord a fait l’objet de vastes arpentages au XVIIIe siècle ?
Si vous lisez ce livre fascinant de Michael Layland (The Land of Heart’s Delight – Early Maps and Charts of Vancouver Island), vous en connaîtrez davantage sur ces faits historiques, et bien plus encore, Je sais, j’utilise plusieurs mots superlatifs ici, mais ce livre est peut-être l’un des livres les plus fascinants que j’ai lus de ma vie.
Je vis au Canada depuis plus de 25 ans et j’ai eu l’occasion de visiter cette région de la Colombie-Britannique. J’ai donc été intriguée par un livre qui se concentrait sur un sujet aussi pointu. Je pensais que ce livre contenant plus de 130 reproductions de cartes anciennes serait un excellent livre à feuilleter dans un moment de détente lorsqu’on est intéressé par cette région. Et c’est certainement un livre magnifique.
Mais c’est beaucoup plus que cela. Le livre raconte dans les moindres détails l’histoire fascinante des explorations marines dans toute la région nord-ouest du continent américain, sur une période de plus de deux siècles (XVIe-XVIIIe siècles).
« La côte nord-ouest de l’Amérique du Nord a été la dernière partie du continent à être explorée par les Européens« , explique Michael Layland, l’auteur du livre.
Nous apprenons les motivations des espagnols, russes, britanniques et américains à explorer la région, que ce soit pour le commerce des loutres de mer, très demandées en Chine, pour trouver un « passage du Nord-Ouest » vers l’océan Atlantique, ou plus tard pour établir des comptoirs commerciaux.
Nous lisons le récit de l’expédition de James Cook en 1778, le premier à mettre le pied sur l’île de Vancouver – à moins que Sir Francis Drake n’y soit débarqué le premier en 1579.
Nous découvrons la coopération inhabituelle de deux explorateurs, l’espagnol Bodega y Quadra et le britannique George Vancouver, qui – avec leurs cartographes respectifs – ont arpenté et dessiné les premières cartes de l’île de Vancouver en tant qu’île, indiquant de différentes couleurs les parties du littoral que chacun avait arpenté (en fait, George Vancouver avait initialement nommé l’île Quadra et Vancouver, mais la Compagnie de la Baie d’Hudson et les Lords de l’Amirauté ont par la suite supprimé le nom « Quadra » de leurs cartes).
Nous apprenons l’existence du traité de 1846 entre les Britanniques et les Américains, qui avait défini la frontière entre leurs territoires comme étant « le milieu du détroit » entre l’île de Vancouver et le continent. Le flou de la déclaration écrite par les bureaucrates vous fera sourire si vous regardiez cette zone avec sa myriade d’îles et au moins deux détroits, le détroit de Haro et le détroit de Rosario. Ce n’est qu’en 1872, après d’intenses négociations, qu’une décision définitive fut prise quant à la localisation de la frontière (le détroit de Haro fut choisi, à l’avantage des Américains).
Ensuite, dans ce que je considère comme la deuxième partie du livre, Michael Layland nous raconte l’histoire de la vie et du travail de tous les hommes qui ont péniblement arpenté et cartographié l’île de Vancouver et ses eaux environnantes dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Les géomètres, les hydrographes, les topographes et parfois les explorateurs ont mis des années à ajouter des détails aux cartes de la région, découvrant de nouvelles îles, modifiant la forme des côtes et explorant les zones les plus reculées et les plus montagneuses de l’île.
De la manière la plus détaillée qu’on puisse imaginer, nous découvrons leurs défis et les techniques de cartographie qu’ils ont dû utiliser (système de grille, triangulation, photographie). Nous apprenons ce qui a motivé la Compagnie de la Baie d’Hudson et les gouvernements successifs à vouloir des cartes toujours meilleures pour le développement du chemin de fer, du tourisme, des populations, etc.
Il n’est pas étonnant que Michael Layland ait passé huit ans à faire ses recherches et à écrire ce livre. Il est difficile d’imaginer une étude plus détaillée de la cartographie d’un seul endroit (même si l’île de Vancouver n’est certainement pas une petite île, avec sa longueur de 390 milles, et pose des défis cartographiques particuliers avec ses nombreuses îles, rivières, lacs et montagnes. )
Je n’ai pas étudié la cartographie et je ne suis pas cartographe (juste quelqu’un qui aime les vieilles cartes et les explorations), mais je ne peux pas penser à une façon plus agréable de découvrir les défis pratiques de la cartographie que ce livre. Michael Layland a dépeint la vie quotidienne des hommes qui ont cartographié cette région d’une manière telle que nous avons presque l’impression d’être là avec eux, parcourant la campagne de l’île de Vancouver et naviguant sur ses eaux.
J’ai cependant une suggestion. Si vous ne connaissez pas très bien la région, trouvez une carte en ligne qui montre la région avec les noms des lieux mentionnés dans le livre (comme l’île Nootka, le cap Flattery, le détroit de Georgia, le détroit de Juan de Fuca, etc.). Sinon, vous aurez du mal à visualiser de quelle partie de la région l’auteur parle (celle-ci est un bon début : Carte de l’île de Vancouver)
En refermant ce livre, je me rends compte qu’il a même réussi à me donner envie de retourner visiter l’île de Vancouver et ses nombreuses îles ! J’espère que vous serez nombreux à lire le livre de Michael Layland… et, bien sûr, à partager vos commentaires ici (ci-dessous) avec moi !